La superstition est une attitude faisant intervenir la croyance que certaines pratiques ou faits observés sont en liaison avec un certain déroulement de l'avenir, sans qu'aucune explication de cause à effet ne soit donnée.

"Belle attitude que penser droit dans le malheur !"

Démocrite

Démocrite nous donne deux pistes, le comportement que l'on adopte selon les circonstances, le plus souvent lié au malheur possible.

Selon les circonstances : voilà le déclencheur, la circonstance mais est-ce n’importe quelle circonstance ou une circonstance précise ?

Tout évènement ? Non, bien sûr, il s’agit d’une circonstance bien précise ayant le pouvoir en elle-même d’enclencher un autre évènement dans un avenir proche ou éloigné.

Ce nouvel évènement pouvant vous concerner, mais aussi votre famille, votre pays, le monde.

Un ingénieur agronome de passage dans un village en Inde, avait constaté que les livres de compte de la commune s’arrêtaient depuis un mois avant son passage, explication donnée : un évènement donné avait eu lieu, un mois avant, qui prédisait la fin du monde imminente.

C’était en 1960, apparemment la fin du monde n’a pas eu lieu.

La fin du monde : grand succès dans le TOP 10 des superstitions.

Circonstance bénéfique ou maléfique ? Bonheur ou malheur, chance ou mort ?

Le bonheur est « normal » et ne laisse que sourire.

Le malheur est « préjudiciable » et ne fait pas rire du tout.

On fait attention aux choses que l’on craint, pas les autres, ce sont celles-là que l’on évitera.

Il y a donc les évènements que l’on évitera pour ne pas attirer le malheur.

Et il y a ceux que l’on fera pour attirer la chance.

Mais bien sûr, selon la croyance que les contraires s’annihilent, on pourra avoir des comportements que l’on évitera pour la chance ou le bonheur et ceux que l’on fera pour éloigner le mauvais œil, le malheur, par peur d’attirer la mort.

La Mort :

Voilà le générateur : la peur de la mort. Cette peur génère des attitudes capable de l’éloigner ou plutôt sensé l’éloigner.

Imaginez que vous soyez éternels quelles que soient les circonstances, croyez-vous que vous auriez besoin de tchitchibelles pour vivre ? Personnellement, je ne le crois pas.

Face à la mort, au risque ultime il y a urgence !

Le superstitieux est un urgentiste du malheur ou de la chance !

Car des attitudes qui ont pris des siècles d’observations, qui se sont formées doucement, face à l’urgence, face à la gravité de la menace, ont fini par ne garder que l’essentiel :

Face à tel évènement : pour attirer la chance ou éloigner la mort, il faut faire ou ne pas faire çà ou çà.

L’explication intermédiaire devenant inutile. Je le répète : il y a urgence !

On retrouve cela en médecine d’urgence :

Face à tel évènement qui menace la survie du patient, les médecins ont une suite d’attitudes bien stéréotypées sensées sauver le patient.

On n’est plus à l’heure des explications, ce n’est ni le lieu, ni le moment.

Les superstitions prises sous cet angle sont les suites d’attitudes bien stéréotypées sensées sauver le sujet, la tribu, le pays, la Terre.

On n’est plus à l’heure des explications, ce n’est ni le lieu, ni le moment.

Donc, les superstitieux comme les médecins urgentistes, reçoivent une formation !

Il faut connaître l’évènement avant qu’il est lieu, pour lui appliquer l’attitude adéquate et annihiler son effet ou l’amplifier.

N’est pas superstitieux ou médecin urgentiste qui veut, cela demande étude sérieuse !

A quand remonte les premières études ?

A quelques millions d’années, nous existons grâce à la pyramide de nos morts qui de génération en génération ont passé le relais jusqu’à nous.

La peur de mourir et les attitudes pour éviter de mourir trop « vite » nous ont permis de survivre jusqu’à aujourd’hui.

Les superstitions sont au fond des attitudes de précaution dictées par la tradition.

Comme aujourd’hui nous sommes rationnels et que nous ne sommes pas superstitieux, nous appelons ces attitudes : le devoir de précaution. (attitude rationnelle et de bon sens s’il en faut)

Récemment le préfet des Alpes Maritimes a fait fermer les écoles à cause de la neige, suite à cela un enfant est mort, tout le monde l’a su, y compris la France entière, ce qui prenait des siècles à travers les veillées via internet prend une seconde.

Supposons qu’à chaque fois que l’on ferme les écoles, un enfant meurt (et peu importe la cause, c’est important) ; vu l’émotion que crée la mort d’un enfant, l’impact sera immense dans le pays, cela sera répercuté, déformé et amplifié, le rationnel devient irrationnel.

Que croyez-vous qu’il va se passer : tous les parents vont êtes pris d’une peur irrationnelle et se dire : est-ce que la prochaine fois, çà sera mon enfant ? et là, la superstition va s’emparer du pays et des décisionnaires ? Que faire face à la peur du Pays ?

Voilà ce à quoi nos ancêtres ont dû répondre des milliers d’années avant nous.

Vous voyez le monde a changé mais au fond n’a pas changé dans sa façon fondamentale d’éloigner la mort.

Allez, à bientôt dans la suite merveilleuse de :

« Croyance et superstitions II »

« attitude rationnelle ou angoisse irraisonnée »